Bilans de mes cours à l’IFOCOP
Durant les cours de formation permanente qui durèrent 9 mois à l’IFOCOP j’avais suivi des cours d’anglais, et de gestion d’entreprise, comprenant, pour moi, une révision de la comptabilité, dont j’avais le CAP.
Alors que j’avais raté entièrement ma scolarité du fait de ma dyslexie je m’étais découverte parmi les meilleures élèves : 1ère ex æquo avec une autre femme en gestion d’entreprise, et dans les premières en anglais alors que je m’y croyais nulle ! Ces résultats me donnèrent des ailes : j’avais enfin confiance en moi à 34 ans, les cours en histoire à Vincennes, ne m’avaient pas donnée de telles ailes ! Et cette confiance sera « pour toujours » (1)! Comme quoi il n’est jamais trop tard !
Construire une librairie
Ainsi je décide de construire ma propre entreprise… mais dans quel domaine ? Je lis depuis le plus jeune âge, remplie d’une curiosité insatiable, je chine sur les boulevards Saint-Germain et Saint-Michel dont les trottoirs offrent une diversité de choix… ainsi je décide de mettre sur pied une librairie ! (quelle ambition !). Cependant je n’ai pas le premier sou vaillant à investir ! Et très vite je comprends que mon père ne m’aidera pas ! Il existe une autre solution :
- trouver des investisseurs qui seraient intéressés aux bénéfices ! Je fais le tour de « mes collègues » et je trouve plusieurs volontaires, dont le prof d’anglais !
Il me faut trouver aussi un collaborateur qui construira cette librairie avec moi ! très vite l’un se détache : Philippe. Il était parmi les meilleurs élèves, c’est un homme qui a 13 ans de moins que moi, dont les parents sont commerçants sur les marchés, il a ainsi une certaine familiarité avec le « petit » commerce familial.
Je décide que la forme de cette entreprise sera en SARL, ce qui nous permet d’avoir deux salariés : Philippe et moi. Les associés seront chacun de nous, et les investisseurs que nous avons trouvé.
Philippe est un homme agréable de contact, gentil (attention pas mou !), sans rigidité, ouvert pour tout apprendre… ce qu’il va lui falloir car il a peu de culture littéraire, mais il connait, ce que moi je ne connais pas, : les bandes dessinées, il en construira un rayon extra !
Recherche d’un local pour une librairie
À partir de la fin des vacances d’été de 1975, Philippe et moi commençons à chercher un local et en visitons plusieurs dans divers quartiers de Paris.
Pour moi, Philippe, fils de parents commerçants alimentaires, a des connaissances commerciales que je n’ai pas. Je le laisserai décider du choix de l’emplacement de notre future librairie.
Ce fut mon tort car l’alimentaire peut supporter des concurrents proches, pas une librairie, et nous ne faisons pas « l’inventaire » des concurrents des quartiers proches du local que nous choisissons. Une plus particulièrement : Atout livre, très proche de notre commerce, qui fait partie d’une petite chaine de librairies, elle nous freinera dans notre développement…
lire la suite de la construction de ma librairie
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(1) quoique j’avais commencé à acquérir une telle confiance dans mes emplois de secrétaire d’avocats et dans ceux dans la sphère de Pictet, qui m’estimaient. Devrais-je rajouter que l’école de la République n’avait pas rempli ses devoirs ?