Libraire – La sexualité des enfants, Afghanistan en 1980

Relations approfondies avec les clients

Peu à peu la clientèle s’agrandit, nous pouvons avoir de longs échanges sur une grande variété de sujets, qui se rattachent au départ à un ou des livres, mais comme un livre, par définition, peut se rapporter à tous les sujets possibles, les échanges varient plus en fonction de chaque client.

Certains des clients deviendront des amis que nous continueront à fréquenter en dehors de la librairie. Le hasard fait que nous avons deux clients qui sont infirmiers en psychiatrie :

  • L’un, Dominique, restera un ami durant les vingt ou trente années suivantes.
  • Un couple le restera aussi, et pourtant notre relation ne sera jamais vraiment à l’aise :

la sexualité des enfants :

En particulier parce qu’un jour l’homme du couple tiendra des affirmations sur la sexualité des enfants qui me mettront mal à l’aise. C’était de nouvelles idées durant ces années 70-80 (1). Des « spécialistes » sur la question affirmaient que les enfants avaient une sexualité. Cette nouvelle théorie n’avait rien à voir avec la découverte de Freud sur la libido, pulsion de vie, et les trois zones érogènes : orale, anale, génitale, qui est de l’ordre symbolique et peut engendrer des névroses. Mais le malaise venait de son affirmation qu’il fallait encourager les relations sexuelles des enfants avec des adultes. Je ne savais que dire, j’eus du mal à le contredire. Il était difficile de paraitre « arriéré » parce qu’en désaccord ! Il était si sûr de lui en tant qu’infirmier psychiatrique qui lui donnait une sorte de savoir inhérent !

La librairie restant ouverte jusqu’à 19h30 ou 20h le soir nous dinions et avions surtout envie de nous reposer, soit en lisant soit en regardant la télévision à moins que Philippe joue de la guitare. Je n’avais donc pas le courage de ressortir pour des réunions politiques.

Armée soviétique en Afghanistan en 1980

Mais quand l’armée soviétique intervint en Afghanistan en 1980 je me rends à la fête de l’Huma un dimanche après-midi pour exprimer mon total désaccord.

J’espère y rencontrer des militants qui partagent mon sentiment, il n’en fut rien.

Aucun dialogue ne put avoir lieu, ainsi je me dispute violemment avec quelques militants et jure que je ne mettrai plus jamais les pieds à la fête de l’Huma et ne voterai plus jamais communiste.

Ce que je ne tins qu’en partie : je continuai à voter PCF à chaque premier tour de chaque élection comme depuis « toujours », soit 1964, par contre je mis des années avant de retourner à la fête de l’Huma…

… la suite montrera que j’avais raison… mais  » trop tôt « …

la suite sur la librairie parle de la loi sur le prix du livres…


(1) Daniel Cohn-Bendit faisait parti de ce courant ; il le nia à la télévision face à François Bayrou

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