Mon mariage avec Jean-Jacques Porchez 31-01-64

Tout alla très vite :

  • fixation de la date du mariage pour janvier, soit six mois après que nous nous soyons rencontré,
  • recherche d’un appartement,
  • liste de cadeaux du mariage,
  • achat d’une bague de fiançailles choisie par sa mère

Choix de ma robe de mariée

Ma mère m’emmena chez une couturière pour me faire faire ma robe de mariée.

  • Elle me dit qu’elle m’informerait comment faire pour cacher ma non virginité à mon futur,
  • à quoi je lui répondis :
  • mais il le sait
  • et il t’accepte comme ça ?

Ma mère informa la couturière que je n’étais plus vierge et que donc le blanc était impossible pour moi, de plus la robe devait être des plus simples, je pourrais même dire « sommaire » !

Il était donc contradictoire dans les actes de ma mère de à la fois envisager que je cache ma non virginité à mon futur, mais de me vêtir d’une robe qui le dévoilerait à tous !

Ma sœur avait été mariée sur deux jours, une robe longue en tissu matelassé brodé de fleurs, des demoiselles d’honneur, dont moi.

Ma robe de mariée fut droite et aux genoux, tissu blanc malgré tout sur conseil de la couturière. Jean-Jacques me dit que le mariage était nécessaire pour plaire à nos parents… sinon… comme dans la chanson de Brassens : « La non demande en mariage ».

Et là ce fut Jean-Jacques qui démontra son incohérence entre son dit et ses actes futurs.

Jean-Jacques me fait connaitre à ses « amis » politiques

Il m’emmena chez ses bouquinistes préférés glaner quelques livres politiques, dans une imprimerie de la rue Geoffroy St Hilaire où avait été imprimé bien des tracts et journaux interdits durant la guerre d’Algérie. Nous fréquentons la librairie Maspero La joie de lire ; il commence à me présenter à ses camarades politiques connus en Algérie, Français (Tiennot Grumbach , Jean-Paul Ribes) et Algériens ;

Je fus plongée dans les divergences politiques, voire adverses, entre les uns et les autres, sans y comprendre grand chose.

Durant toutes ces rencontres j’étais, sans doute souriante, mais surtout muette, écoutante, enregistrant les nouveaux codes, les nouvelles façons d’envisager le monde.

Jean-Jacques travaille dans le tourisme

Il travaille à plein temps chez le voyagiste qui avait organisé la croisière en caïque, dans cet emploi pour organiser des voyages dans un premier temps pour les vacances d’hiver pour des groupes déjà formés (associations, communes) et bientôt des vols secs pour les États Unis.

Divergences sur nos goûts d’appartement

Il me charge de la recherche d’un appartement ; je me souviens de certains qui me plaisaient, un en particulier style art moderne, dans le 14ème arrondissement ; il les refusa tous et opta pour un appartement de trois pièces au 5ème étage dans le 13ème arrondissement, dans un immeuble moderne comportant trois bâtiments, qui avait la particularité de surplomber un triage du métro parisien dont on entendait le grincement des rames, et d’un classicisme très ennuyeux.

Ses parents payaient.

Liste de mariage

Nous allâmes choisir une liste de mariage :

  • linge,
  • batterie de casseroles,
  • assiettes,
  • vases,
  • machine à laver le linge,
  • aspirateur,
  • et tout ce qui est inutile… comme dans la chanson de Boris Vian !

Par nature je n’avais aucune attirance pour les biens matériels, qu’ils soient pour me vêtir ou pour meubler un appartement. Mes parents s’étaient meublés des styles Louis XV et Louis XVI, qui étaient très loin de mes goûts personnels, bien que je ne connaissais pas la gamme des styles de meubles. Jean-Jacques choisit un ameublement spécifique à la mode : des meubles en teck, qui me laissèrent totalement indifférente.

Mariage le 31 janvier 1964

Le mariage eut lieu à ma mairie, uniquement la famille restreinte était présente, le 31 janvier 1964, par un temps froid ; j’étais glacée dans ma robe légère, un châle en laine sur les épaules, ni ma mère ni la couturière n’avaient prêté attention au fait que mon mariage se ferait au mois le plus froid de l’hiver en France !

Nous marchâmes rapidement dans les rues pour rentrer au plus vite dans le pavillon de banlieue de mes parents.

Pour l’après-midi Jean-Jacques avait organisé une réception avec tous ses copains dans une salle du 6ème arrondissement, j’eus vite le tournis : tous ces gens inconnus de moi m’épuisèrent. Il ne m’avait pas demandé si j’avais des amis ou connaissances à inviter !

Il faut dire que mon amie d’adolescente, Claude, habitait La Réunion, que les autres, Irène et Brigitte, étaient des enfants de connaissances de mes parents, et que mes relations de voisinages chez qui et avec qui je dansais, n’étaient pas plus envisageable d’être invités : c’était un mariage, pour ainsi dire « en cachette » dans la plus stricte intimité dans la vision de mes parents, pas dans celle de Jean-Jacques.

Ce mariage me propulsait dans un milieu dont je ne savais rien. Je n’ose envisager qu’il était dans une norme extra européenne où la fille va vivre chez la famille de son mari, quittant à tout jamais son milieu familial et de connaissances !

Est-ce que le fait que je n’étais plus vierge eut une influence sur le choix de mes parents ?

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