Une sœur jalouse protégée durant la guerre de 40

Je ne sais pas déterminer quel qualificatif lui attribuer. Une sœur jalouse Fille unique durant 10 ans1/2 Elle est née le 31 mai 1931, moi le 8 décembre 1941. Ainsi elle a été fille unique durant plus de dix ans, puis je suis née ! une sœur pleine de vie Durant mon enfance elle était … Lire la suite

Ma sœur ainée de 10 ans ½ de plus que moi Micheline Quétin

Nous avons trop d’écart d’âge Nous sommes nées dans des époques totalement différentes concernant les mœurs : Elle est née en mai 1931 : époque encore traditionnelle pour les femmes, tradition qu’elle a gardé toute sa vie Je suis née en décembre 1941 : la guerre commença une civilisation très différente pour les femmes, elles … Lire la suite

Mes premiers voyages en Italie 1945-1950

Voyage en Italie à la sortie de la guerre Le premier voyage que je fis en Italie fut à la sortie de la guerre, je ne sais dire si c’était en 1944, 1945 ou 1946. Ma mère n’avait pas vu sa mère depuis qu’elle l’avait quitté au début de son adolescence pour aller voir son … Lire la suite

Coma d’acétone enfant …Hypoglycémique à vie

Maladies d’enfance et pour la vie Vers trois ans j’eus d’affilée la rougeole et la coqueluche. Je sais que je faillis ne pas en survivre, et que mes parents avaient, sur l’indication d’un médecin, envisagés de me faire monter dans un avion, parait-il que le changement d’altitude pouvait arrêter les quintes de toux. Coma d’acétone … Lire la suite

Ma mère surveille mon intestin de 4 à 12 ans : cauchemars

Enfant ma mère surveille plus particulièrement mon intestin Les WC étaient placés idéalement pour elle : un petit couloir s’ouvrait de face sur les WC et sur le côté droit sur la cuisine. Elle pouvait aisément aller de sa cuisine à moi assise sur la lunette des WC, ma culotte descendue entravant mes jambes. Ma … Lire la suite

Jeux d’enfance la nature, ciel et les autres enfants 1945-1953

Environnement de mon immeuble à Vanves

Celui-ci est bâti au faîte de la colline, en contre bas un autre groupe d’immeubles rouges, parce qu’en briques, où logent des familles d’un niveau social plus modeste. Un mur au fond de notre terrain le surplombe et nous en sépare. Depuis ma chambre au 6ème étage j’observe les mouvements des gens qui vont et viennent et des enfants qui jouent dans la cour de ces immeubles rouges.

Mes premiers contacts avec la nature

Un grand espace découpé en plusieurs parties, de 10 à 15 mètres de profondeur, s’étend tout le long notre immeuble (invisible sur la photo) juste derrière les immeubles en briques rouges, devant notre immeuble qui domine sur ce haut de la colline.

Tout au fond un ancien tennis réduit à l’état sauvage qui n’a pas l’air d’avoir un jour servi à ce pourquoi il était destiné, cerné par le mur du fond et un bâtiment de chaque côté.

Vue d'ensemble d'une partie de Vanves nord
Vue d’ensemble d’une partie de Vanves nord

Devant cet ex-tennis une allée cimentée réservée aux voitures qui se garent là. Puis viennent deux grandes plates bandes fleuries et bien entretenues où aucun piéton ne marche jamais.

Entre ces plates bandes et l’immeuble une allée pavée réservée aux piétons, puis des pelouses au pied de chaque bâtiment.

Le long de chaque logement du rez de chaussée des bacs à charge de chaque locataire de l’agrémenter de fleurs et l’entretenir, ils sont souvent laissé à l’état de nature.

Je m’assois au sol dans le fond à droite de l’ex-tennis et observe chacune des plantes, qui varient au long des saisons.

Personne ne me donnera les noms de ces plantes qui sont presque mon obsession et aucun livre à la maison ne traite de botanique.

Je les dépiaute, telles ont des fleurs à certaines saisons, telles autres restent très basses et sont garnis de sortes de vésicules remplies de graines, les verts s’étendent du clair au foncé, d’autres montent plus vites et se font remarquer surtout lorsque des fleurs blanches s’ouvrent en calice.

Ce lieu qui peut paraitre de l’extérieur comme un vulgaire terrain vague sera mon premier et unique contact physique avec la nature, et l’avantage est que j’y suis seule, personne ne vient jamais me déconcentrer.

Jeux d’enfants

Cet ancien tennis est surmonté sur le côté gauche d’un escalier amenant à un habitat toujours clos ; il est longé d’un muret étagé qui sert de promontoire pour sauter de là en choisissant les hauteurs selon la hardiesse de chacun.

La grande allée du bas de l’immeuble est l’objet de courses folles des enfants rentrant par un bâtiment, puis montant les sept étages jusqu’aux chambres de bonnes, passant d’un bâtiment à l’autre par le couloir du haut qui relie ces chambres, sans aucune discrétion de cette bande d’enfants que nous formons qui crie sa joie de vivre.

Nous jouons aussi à sauter les marches en bois par deux, trois, quatre, jusqu’à six, assorti de nos cris de victoires, ou encore, les plus hardis s’assoient sur la rampe en bois et se laissent glisser sur plusieurs étages.

Les habitants ne protestent pas, peut-être que le concierge finit par intervenir pour nous calmer. Donc enfant très sage, voire silencieuse à la maison, je deviens tout autre aux pieds des bâtiments de mon immeuble : gaie, joyeuse, criant et courant avec les autres, ma famille ne s’aperçut jamais de cette facette de moi, extravertie.

Observer le ciel

Je me mettais souvent au balcon, dont la rambarde de protection m’arrivait sous les épaules (j’avais entre 5 à 12 ans, et plus petite que la moyenne), les jours de beaux temps pour admirer le ciel qui m’apparaissait proche à le toucher. J’y voyais des animaux défiler devant mes yeux que j’identifiais selon la forme des nuages qui passaient devant mes yeux depuis la droite vers la gauche, le vent dominant devant aller du nord vers le sud.

C’est un habitude que j’ai gardé : observer le ciel (voir wikipedia pour plus d’explications), voici quelques unes de mes photos:

École primaire du CP au CM2 de 1947 à 1952

École primaire du CP au CM2 de 1947 à 1952 En guise de préalable il faut dire que j’ai retrouvé mon carnet de notes de 1948 à 1949 (de 7 à 8 ans, soit le CE1), tout à fait par hasard, ne sachant même pas que j’avais un tel carnet : il était au fond … Lire la suite

En trop je ne connais pas la signification de aimer !

En trop je ne connais pas la signification de aimer ! Nourrie, logée, habillée… rien ne se voit de l’extérieur, même moi j’ai mis du temps à réaliser ! Quand on n’a connu que cette sorte d’indifférence on ne voit rien, on ne réalise rien. D’autant que la famille n’était pas démonstratrice : on ne … Lire la suite

Visite et révélations à Rome années 1950

Visite et révélations à Rome Années 1950, alors qu’en France les tickets de rationnement avaient arrêté d’être le seul moyen d’acheter de la nourriture, mon père voulut faire connaissance avec la famille de sa femme résidant à Rome. Il nous y emmena en voiture. Je découvris la famille dont était originaire ma mère, Alda, par … Lire la suite

Mon père chef d’entreprise 1945 et dépôt de bilan en 1965

Mon père devient chef d’entreprise La fin de la guerre porta chance à toute la famille. Il est en effet dans la vie des évènements qui endeuillent certains et provoquent un changement heureux pour d’autres : C’est le cas pour René dont le patron est tué dans les rues de Paris durant la Libération. Accident … Lire la suite

2de guerre mondiale à Paris : pas de chauffage, pas de nourriture…

J’ai plusieurs souvenirs de cette guerre : Un bruit violent qui m’avait fait, bébé, couchée sur un tissu bleu couvrant un divan dans le salon, me renverser. Les usines Renault de Billancourt étaient à quelques kilomètres en surplomb de Vanves située, en partie, dans une cuvette de la région Sud de Paris. Les alliés bombardèrent … Lire la suite

Née le lendemain de Pearl Harbor

Née le lendemain de Pearl Harbor Je suis née le 8 décembre 1941 à Vanves ex département de la Seine (soit hors les murs de Paris), intégré à la Seine-et Oise, puis les Hauts de Seine. Mon numéro de sécurité sociale contient le 75 autrement dit « la Seine » ! Ma naissance eut lieu chez une … Lire la suite

Accident et mensonge : ma naissance déc. 1941

Accident de ma naissance : enfant non désiré ! Alda et René n’avaient pas prévu d’avoir un second enfant. Ils me donnèrent l’explication que c’était un accident du à la faute de la fin de la guerre et de leurs retrouvailles après la « drôle de guerre » et l’exode. Ce qui déjà n’est pas … Lire la suite

Rationnement en France à partir de 1940

En France c’est le rationnement

Le rationnement a commencé par les Allemands qui prenaient toute la production française tant alimentaire qu’industrielle pour l’exporter vers l’Allemagne à partir de 1940 (avec la collaboration de Pétain) et continua après la Libération jusqu’en 1949 : la France devant reconstruire son industrie, ses routes, ses voies ferrées, et la distribution des vivres produites par les agriculteurs se réorganiser.

Le rationnement à partir de la libération du territoire, qui s’opéra graduellement à partir de 1944 (1) était contingenté par famille selon le nombre et l’âge des personnes habitant sous le même toit, sous forme de tickets distribués aux familles. Au moins après la libération le trafic par collaboration avec l’occupant n’était plus possible.

ticket de rationnement pain
ticket de rationnement pain

Tout était rationné en France jusqu’en 1950 :

le pain, base de l’alimentation française, toutes les denrées alimentaires, et le charbon qui n’était plus produit les mines ayant été volontairement détruites par l’occupant allemand, si bien que non seulement les habitants n’avaient pas de quoi se chauffer, mais surtout les industries ne pouvaient tourner faute d’énergies et le transport par train à vapeur ne pouvaient rouler faute de charbon.

La plus grande partie du territoire français était en ruine tant les routes que les immeubles au sol sous forme d’immenses tas de cailloux. Il m’en reste quelques images dans mes souvenirs.

Des paquets de riz envoyés depuis Milan

Je me souviens que des colis nous arrivaient depuis Milan, où habitait mon oncle Giordano, durant les années 1940 et 1950 ; ce qui reste mystérieux parce que l’Italie subit sévèrement aussi la guerre et de plus devait se relever du fascisme du au ; à moins que les plaines du Pô où se cultivaient le riz, n’aient pas trop soufferts.

milan bombardée et réduite en ruines pendant la seconde guerre mondiale
Milan bombardée et réduite en ruines pendant la seconde guerre mondiale

J’ai quelques souvenirs de l’Italie de fin de guerre puis de celle des années 1950. Souvenirs renforcés par la vision des films du néoréalisme (Roberto Rossellini, Vittorio De Sica) à partir des années 1945 tant que par la littérature (Elsa Morante, Pier Paolo Pasolini) qui décrivait ce petit peuple des rues d’une Italie pour ainsi dire misérable :

le peuple d’Italie n’ayant plus de quoi se nourrir, les enfants faisant de la petite contrebande de cigarettes dans les rues ; la France était détruite et pauvre, l’Italie devait se relever du fascisme et de la guerre qui la traversa du Sud au Nord par la reconquête de mois en mois, à partir de 1943, par les alliés, la prostitution n’était souvent que le seul recours des femmes pour nourrir leur famille.

Ces colis contenaient des petits sacs de coton quadrillé de couleurs (vert clair, rose, jaune) finement cousus pour résister au voyage depuis Milan. Ils contenaient un kilo de riz. Mon oncle, célibataire, prenait sans doute ce parti de nous aider parce qu’ils savaient que nous étions une famille de quatre personnes dont deux enfants.

Peut-être en faisait-il autant pour son autre sœur vivant à Reims avec sa famille comptant aussi deux enfants. Ces colis étaient une joie visuelle et de nécessité absolue, et du changement de l’ordinaire totalement insuffisant pour nourrir un être humain adulte le rationnement n’apportant que la moitié de ce qu’il est indispensable pour survivre. Pourtant pendant et après guerre l’Italie n’était pas plus « riche » que la France, voire l’inverse, ce pays ayant vécu le régime de Mussolini fondateur du fascisme . Moi, née durant la guerre et donc ne connaissant que le tapioca depuis toujours, j’avais quelque résistance à apprécier ce met qui me paraissait sans aucun attrait, malgré son magnifique emballage.

Alda va à Milan voir sa mère en 1945, je l’accompagne

C’est donc à Milan que Alda se rend aussitôt que la fin de la seconde guerre mondiale le permit, en 1945. Sa mère est malade, ce sera la dernière fois qu’elle la verra, et sans doute ne l’a-t-elle pas vu depuis qu’elle était parti pour Reims, à la mi des années 1920.

La guerre fut une période délicate pour les frères et sœurs le cadet Giordano se battant dans les rangs de l’armée de Mussolini contre ses sœurs qui vivaient en France. Mon oncle était déchiré de devoir se battre dans les Alpes contre les Français.

Je n’entendis jamais aucun propos raciste dans ma famille. Elle ne parla du racisme qu’elle avait subi qu’à partir de la seconde Guerre mondiale car l’Italie se battait contre la France à ses frontières sud.

Ma mère se rend à Milan quand l’armistice le permet, en me prenant avec elle, alors âgée d’environ quatre ans : elle a apprit que sa mère est malade et va probablement mourir.

De ce voyage à Milan en 1945 est restée dans ma mémoire la chambre où vivait cette grand-mère. La pièce était coupée en deux par un rideau. D’un côté le lit où elle était couchée, de l’autre, où donnait la porte d’entrée, une sorte d’évier/lavabo. L’immeuble était de deux ou trois étages, le deuxième où était située la chambre, comportait une coursive donnant sur une cour où s’ouvraient toutes les chambres ou appartements. Je jouais dans cette cour avec des enfants Italiens. Comme tous les enfants comme instinctivement doués pour les langues étrangères, je pratiquais l’italien pour communiquer avec les enfants.

Mon oncle, Giordano, en fut charmé, mais je l’oubliai aussi vite que je l’avais appris, pour non pratique, ma mère ne le parlant pas du tout, en fait ne connaissant pas cette langue, sa propre mère, Anita, ne devait jamais lui parler qu’en français pour son intégration dans le pays où ils vivaient. L’italien s’était donc perdu dans la famille vivant en France dès les années 1920, regrets.

En revenant en classe après mon voyage de quelques mois en Italie, je clame fièrement : « je suis Italienne ». Je le clamerai plusieurs années. Puis j’oubliai, préférant un « je suis Méditerranéenne » pour me distinguer de l’ambiance nord-américaine, de l’époque. Une forme de revendication de différence, d’identité particulière, faire un pas de côté pour déranger les autres, en effet cela provoquait un arrêt brutal de toute conversation avec mes interlocuteurs.

Malheureusement « dotée » de la forme de handicap qu’est la dyslexie, et malgré mes efforts, je ne pus jamais parler italien à mon grand regret. Malgré tout je pouvais lire et comprendre des journaux quotidiens. Ce qui me sera utile à l’occasion d’une annonce historique (2).

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Notes :

(1) – débarquement en Normandie le 6/06/44, libération de Paris le 24/08/44, puis l’Est progressivement jusqu’à la capitulation du 8 mai 1945 à Berlin.

(2) – je ne l’avais pas autant perdu que je croyais en effet durant la chute du mur de Berlin, en octobre 1989, alors que j’étais en vacances en Turquie, sans autre information que le quotidien La Repubblica (seul journal qui arrivait dans cet hôtel), je lisais ce journal sans problème et pouvait communiquer mes informations à l’Allemande, qui comprenait le français, qui m’accompagnait !