Début de mon autonomie à 29 ans rue de l’Hirondelle

Rue de L’Hirondelle à Paris

Je loue un studio rue de l’Hirondelle dans le 6ème arrondissement proche de la place Saint Michel. Il est au 1er étage et donne sur la rue.

Je cours les magasins pour me meubler le plus économiquement possible avec la base indispensable :

  1. un lit pliant,
  2. un petit rangement en pin de trois tiroirs, (que j’ai toujours)
  3. un tabouret de bois paillé (que j’ai rempaillé depuis et garde toujours proche de moi)
  4. une table en chêne que je chine dans les puces du Nord de Paris.
  5. Et je prends chez Jean-Jacques, mon ex-domicile, : deux casseroles, trois assiettes, quelques serviettes et des torchons, cadeaux de mariage… que j’ai toujours aussi (qui a dit que j’étais instable ? !!!)

J’ai faim ! sensation inconnue de moi de 1964 !

Dans ce studio m’arrive un miracle : j’ai faim !

C’est une sensation que je n’ai pas connu depuis le début de l’année 1964.

Je me relève la nuit pour manger !

Et comme dans une rue proche on trouve des choix de préparations rapides à emporter je diversifie mes menus, tant des sandwichs variés que des plats chinois ou d’autres cuisines.

Dans ce studio, la salle d’eau renferme douche et WC, la cuisine succincte est aménagée dans un placard où sont disposés : un évier, un petit réfrigérateur et une plaque électrique deux feux.

Et comme ce studio n’est pas aux normes minimales légales sur le confort et la superficie, avec l’aide de Christiane Gillmann, avocate chez qui je travaille, je fais la démarche de demander la surface corrigée qui permet de faire baisser le loyer.

Jean-François, mon fils ?

Mon fils ? Je vais le chercher à l’école pour le week-end. En semaine, ne pouvant le loger dans un logement aussi réduit, je vais le voir chez son père.

Malheureusement ce que je voulais éviter arriva : son père me refuse que je le prenne chez moi même pour le week-end et nous nous l’arrachons à la sortie de l’école, moi ne cédant pas !

ce n’est que le début de la galère de notre séparation pour lire la suite

Pour les « faux amis » je dois rester soumise à Jean-Jacques Porchez !

Des ami-e-s ? : on ne quitte pas Jean-Jacques Porchez !

Le motif « éloignement du domicile conjugal » à fait sauter mon interdit intériorisé de quitter mon mari et de divorcer un jour…

Je ne veux pas que Jean-François soit l’occasion de déchirements inutiles entre Jean-Jacques et moi donc je pars seule.

Dans un premier temps je demande aide à une amie voisine du trottoir d’en face. Elle refuse de m’aider :

  • « je ne veux pas me fâcher avec Jean-Jacques ». Quelle amie !

Un peu plus tard j’entendrai Jean-Paul Ribes m’interpeller sur un trottoir :

  • on ne quitte pas J-J Porchez !

Jean-Paul Ribes qui devint un défenseur du Tibet après avoir été successivement :

  1. Porteur de valise pour le FLN
  2. Maoïste
  3. sympathisant de VLR (Roland Castro)
  4. adhérent au PCLMF
  5. …il devient pratiquant du Tibet !

Soumis lui-même à son idéologie maoïste durant les années 60 : il défendait la soumission d’une épouse à son mari, ici, moi, Annie Stasse, je n’avais pas d’autre avenir possible que soumise à un mari Jean-Jacques Porchez.

Cette réaction rend bien comment, dans les milieux d’extrême gauche, la femme, l’épouse, n’existait pas !

Seule à Paris : je ne connais plus personne !

Ainsi je me retrouve ne connaissant plus personne à Paris. Moi née et ayant vécu à Paris depuis ma naissance je me retrouve totalement seule, plus personne ne me connait, car c’est dans ce sens là : ce n’est pas moi qui ne connais plus personne, ce sont les autres tous les autres, militants gauchistes dans leur majorité, qui ne me connaissent plus ! J’ai osé quitter Jean-Jacques Porchez ! Quel audace !

Par cet acte de quitter Jean-Jacques Porchez j’ai fait preuve d’une détermination de sauver ma peau qui est interprétée par « ses » amis comme une effronterie impardonnable pour les « copains » politiques !

Équipée d’une valise a minima je vais louer une chambre d’hôtel la moins chère possible dans une rue adjacente de la rue Soufflot dans le 5ème arrondissement.

Devant moi : ma vie à construire

Je viens d’avoir 29 ans et j’ai toute ma vie à construire. Marian Apfelbaum m’a sauvée la vie. En effet j’avais été bloquée durant toutes ces années par l’idéologie « on ne divorce pas ». Je sus qu’il demanda à l’amie ce que j’étais devenue, elle l’informa que j’avais quitté mon mari, il répondit : c’est bien.

Je ne resterai que peu de jours dans cet hôtel proche de la rue Soufflot, allant manger des Wimpy comme du temps de mon adolescence. Très vite je cherche un studio.

J’en loue un studio, rue de l’Hirondelle, dans le 6ème arrondissement, proche de la place Saint Michel. Il est au 1er étage et donne sur la rue.

ma maigreur…

Viroflay, le train, la nature 1953-1963

Emménagement dans notre pavillon de banlieue à Viroflay Après le mariage de ma sœur à la mi des années 1950, mes parents et moi emménageons dans le pavillon que mon père avait fait construire dans la banlieue sud-ouest de Paris à Viroflay. Il était très bien situé : proche de la forêt dite de Chaville … Lire la suite