1970-73 Insomnies conséquences des années de mariage

Impossibilité à m’endormir

Une manifestation de mon mal être se révélait presque chaque soir par une impossibilité à m’endormir.

Je me retournais des heures dans mon lit repassant chaque minute de la journée, chaque évènement, la plus petite parole dite par moi ou entendu par un autre je les retournais des heures durant dans ma tête sans jamais en trouver l’aboutissement.

Je finissais par m’endormir en général vers trois heures du matin, ne dormant que cinq heures chaque nuit.

Toujours en retard à mon travail

Je devais arriver à 9h à mon travail, mais j’étais toujours en retard.

Le levé était des plus difficiles. Je ne me donnais qu’une demi-heure pour m’habiller et petit déjeuner.

Je me lavais le soir parce qu’il m’était impensable de me coucher avec la transpiration et la pollution de Paris. Je réglais le réveil pour 8h30, heure la plus tardive pour me lever, je volais encore quelques minutes après la sonnerie « encore 5 minutes » qui se prolongeais de cinq en cinq minutes supplémentaires, si bien que je partais à l’heure où j’aurais du arriver.

Le petit déjeuner n’était que du café soluble dans du lait chauffé pendant que je m’habillais.

Habillement toujours un peu compliqué parce que je ne préparais rien la veille et que je changeais de vêtement chaque matin : il fallait, dans les quelques minutes que j’avais, trouver comment me vêtir pour la journée, essayant plusieurs combinaisons de couleurs, de matières, d’aspects.

Posant rapidement un khôl vert autour des yeux et un peu de rouge sur les joues, jamais rien sur les lèvres.

Mais comme j’avais le visage enflé du manque de sommeil les yeux coulaient invariablement. Le soir en rentrant je retrouvais mes vêtements empilés en vrac sur un siège, je ne les rangeais pas toujours pour autant, en fait j’avais pris cet habitude depuis mon adolescence…

Insomnies constantes pour la vie

Quand je sortais le soir, pas très souvent car mes soirées étaient plutôt occupées à militer ou à lire, certains hommes me faisaient remarquer, avec envie, que j’avais les yeux cernés, pour eux je devais passer mes nuits dans les bras des hommes. J’en étais gênée tellement loin de la réalité… mais ne les en dissuadais pas, impossible d’avouer que j’étais juste insomniaque. Mes employeurs pensaient-ils de même ? je ne le sus jamais.

Ces insomnies avaient commencé après mon viol. Elles durèrent toute ma vie, mais vers l’âge de 45 ans je me décidais à consulter pour prendre des tranquillisants. À partir d’un certain âge on ne peut plus se permettre de ne dormir que cinq heures par nuit !

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