Pulsions suicidaires et pulsions sexuelles 1970-1973

Envahie par deux pulsions : suicidaires et sexuelles

Durant ces cinq années qui suivirent ma séparation d’avec mon mari je fus envahi par deux pulsions : pulsions suicidaires et pulsions sexuelles.

Pulsions qui peuvent paraitre contradictoires puisque l’une est une pulsion de vie, la sexuelle, l’autre une pulsion de mort.

Bien souvent certains hommes provoquaient en moi une envie presque irrépressible de faire l’amour avec eux, de me jeter dans leur bras, de ressentir leur corps par mon corps, habillée ou non n’était pas important, je ne visualisais rien, ce n’était que de l’ordre du ressenti.

Mais j’étais toujours sous la pression de l’interdit de ma mère :

Si bien que je les cachais autant que je pouvais aux hommes, et m’en sentais coupable. Dans la culture que ma mère m’avait instillée les pulsions féminines n’existent pas, bien qu’elle-même n’avait pas su réprimer les siennes propres vis-à-vis de moi, mais j’avais tout oublié (1)… ne me restait que l’interdit bien ancré dans mon corps et dans ma tête.

J’eus beaucoup d’aventures avec un tas de partenaires. Ce n’était que d’un soir ou d’une après-midi. Rares furent les aventures qui durèrent plus que quelques semaines.

Comportements des hommes

Mais j’étais toujours aux prises avec l’attente que l’homme fasse le premier geste, je m’interdisais de montrer quoique ce soit. Par chance nous étions entrés dans la culture de la permission sexuelle.

Les hommes se permettaient tout, nous reprochant, à nous les femmes, de ne pas céder à toutes leurs propres pulsions, nous devions coucher avec n’importe quel homme qui nous le demandait, et certains nous insultaient si jamais nous refusions. D’une part cela me facilitait les choses, d’autre part j’étais bien souvent choquée par leur demande pressante.

Et j’eus la chance d’être en quelque sorte protégée par le cercle surtout politique que je fréquentais, ces hommes militants respectaient les femmes.

Pulsions suicidaires

Quant à mes pulsions suicidaires elles m’envahissaient tout autant. Elles se manifestaient par une envie de mourir dans la minute, dans l’heure. Je ne pris jamais aucun médicament pour en finir. Je ne pouvais rien projeter car c’était dans l’instant que je voulais que « ça » finisse, je n’eus jamais un projet plus long que les heures ou les jours immédiats. C’était dans l’instant que je voulais mourir. Mais elles revenaient constamment.

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(1) il me faudra attendre sa mort en 1985 moment où je pus me décider à faire une analyse pour que les souvenirs me reviennent en me provoquant des hurlements de souffrance.

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