Militantisme : guerre du Vietnam, Lip, journal Libération

Guerre du Vietnam

Les années de 1972 à 1976 seront des années ponctuées par la guerre au Vietnam qui s’amplifie, que je suivais quotidiennement depuis 1964, elle finit par la victoire des Vietnamiens sur les Etats-Unis le 30 avril 1975, le départ des GI’s, les boats people qui feront des centaines de milliers de morts, des réfugiés dans des camps en Asie (Hong-Kong). Des milliers de Vietnamiens sont accueillis par la France, ils sont reconnaissables à leur minceur et pattes d’éléphant dans le métro de Paris et construirons le futur quartier du 13ème arrondissement de Paris dénommé le quartier « chinois ». La suite, car la guerre n’est pas finie en Asie du Sud Est, sera le génocide perpétré par les Khmers Rouges au Cambodge, génocide du plus particulièrement à la faim dès les premiers mois , dans ce pays qui avait été le plus gros producteur de riz d’Asie du Sud. L’ONU sera complice puisque les Khmers rouges y détiendront le seul siège représentant le Cambodge jusqu’années 1990. Complice aussi la Thaïlande qui les laisse pénétrer et se réfugier sur leur territoire, par exemple quand les Vietnamiens interviennent pour faire cesser ce régime années 1980. Complices les chefs d’état qui les visitent : Birmanie, Roumanie, Corée du Nord, par contre la Chine prend ses distances.

ho chi minh le fameux char de 1975
ho chi minh le fameux char de 1975

Puis c’est LIP qui est menacé de fermeture.

Lip est une grande entreprise d’horlogerie française fondée en 1867. En 1971 débute des conflits d’intérêts entre les administrateurs mais surtout des concurrences internationales à bas prix. En 1973 les ouvriers, très qualifiés, ayant construit les premières montres à quartz françaises, apprennent qu’un plan de licenciement général est programmé : ils se mettent aussitôt en grève. La résonance se fait dans tout le pays, 1968 n’est pas loin, partout des comités de soutien se construisent. Après un temps de succès de la mise en autogestion (programme politique spécifique du PSU), une grande manifestation nationale est organisée à Besançon devenue ville morte, l’entreprise est liquidée en septembre 1977. Mais la marque LIP est gardée, passée, rachetée, un aller-retour à Hong-Kong, finalement la marque LIP et sa spécificité de montres à quartz reste vivante et continue sa vie.

Journal Libération

Ces années étant des années politiques sur tous les plans, il est envisagé de créer un quotidien, qui reprendrait le nom « Libération », nom qui avait une belle histoire liée à la Résistance. Le projet est de construire un quotidien totalement démocratique. Des comités seraient créés dans toutes les provinces françaises et relaieraient les informations qui seront remontées à Paris, le centre. À Paris je fais partie de cette organisation. Nous avons tout à organiser : la rédaction, ses relais en province, le contrôle de la distribution par les NMPP, ce qui nous oblige à des comptages constants pour que le journal soit présent en nombre suffisant dans des points de vente précis triés et choisis par nous. Cela commence à fonctionner, les informations remontent. Mais nous sommes vite confronter à la non rentabilité : il nous faudrait un capital. Nos modestes contributions n’y suffisent pas. Un jour, à l’occasion d’une réunion « au sommet » à laquelle j’assiste, j’apprends qu’un capital nous est versé gracieusement, mais le donateur veut rester anonyme. Je suis choquée, comme d’autres : quel est ce capitaliste qui va prendre le pouvoir ? Ce n’est que peu de temps plus tard que nous apprenons qu’il s’agit de Jean-Paul Sartre qui veut garder l’anonymat. Ouf, mais nous avons eu le temps d’avoir peur… cependant il démissionnera rapidement car déçu par la ligne politique qu’à pris le journal qui est devenu social-démocrate. Moi aussi et je ne le rachèterai plus jamais.

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